Témoignage sur l’abbé Maycas

Arrivé en France en 1957, Georges a exercé le métier de journaliste et de critique de films. Nous lui avons posé trois questions sur l’abbé Maycas.

Arrivé en France en 1957, Georges a exercé le métier de journaliste et de critique de films.

Georges, vous connaissiez Mgr Maycas depuis près de soixante-cinq ans. Pourriez-vous nous le présenter en quelques mots ?

Je garde le souvenir d’une personne très ouverte, au contact facile. Son activité sacerdotale intense était facilitée par cet abord engageant : il nouait facilement des relations avec les personnes qu’il côtoyait. En plus, il était doté d’un grand sens de l’humour ; il était même souvent un peu farceur : il aimait beaucoup taquiner les gens. Il était très agréable à vivre. Bien qu’il soit passé comme tout le monde par des moments difficiles, je ne me souviens pas l’avoir jamais vu en colère.

Quel a été le rôle de Mgr Maycas dans le développement de l’Opus Dei en France ?

Saint Josémaria lui a proposé de venir en France car il parlait déjà français et était pétri de culture française. Quand je suis arrivé à mon tour, il m’a emmené visiter le château de Vaux-le-Vicomte et j’avais vraiment l’impression qu’il était comme un poisson dans l’eau. C’est donc lui qui, le premier, est venu à Paris en 1947 pour voir dans quelles conditions l’Œuvre pourrait s’installer dans notre pays. Il est revenu après son ordination sacerdotale, en 1952, pour ouvrir le premier centre en France. D’autres, peu nombreux, l’ont peu à peu rejoint. C’était une période difficile où l’on regardait avec parfois un peu de méfiance ce qui venait d’Espagne... Il était soutenu de près par saint Josémaria qui lui écrivait souvent. À partir de 1957, il a épaulé l’abbé José Maria Garnica, l’un des trois premiers prêtres de l’Opus Dei, venu préparer l’installation des femmes de l’Opus Dei à Paris. Mgr Maycas s’est alors beaucoup occupé des démarches pour installer leur première maison. Il fallait trouver les ressources nécessaires, car nous avions nous-mêmes à peine de quoi vivre. Mgr Maycas a ensuite continué à travailler à la commission régionale (ndlr : un des organes de direction de l’Opus Dei en France) pendant quelques années puis, avec beaucoup d’humilité, il a laissé la place à d’autres personnes plus jeunes pour se consacrer entièrement au travail de base du prêtre : la prédication, l’administration des sacrements et la direction spirituelle.

Auriez-vous une anecdote à nous raconter en guise de souvenir ?

Il était très disponible pour servir. Avant de venir en France, il a été l’un des premiers directeurs de la Moncloa, une résidence d’étudiants à Madrid qui fête ses soixante-quinze ans cette année. Il m’a raconté qu’il a appris sa nomination à cette charge au cours d’une réunion où saint Josémaria l’a présenté en disant : « voici Ferdinand Maycas, le directeur de la Moncloa. – Mais, Père, je ne suis pas directeur, a-t-il répondu ! – Si, maintenant, tu l’es, a répliqué saint Josémaria… ! ». Plusieurs dizaines d’années après, Mgr Maycas en souriait encore. Il avait un grand sens des responsabilités, mais ne se prenait pas au sérieux.

Lire l'homélie de Mgr de Rochebrune pour les funérailles de Mgr Maycas