« La joie du chrétien vient de Dieu »

Monseigneur Antoine de Rochebrune, vicaire de l’Opus Dei en France, présente en ce 25 décembre ses vœux de Noël et pour la nouvelle année. L’occasion pour lui de revenir sur les sources de la joie véritable.

L’atmosphère de Noël diffuse partout dans le monde son ambiance de joie. Pas une ville, pas une rue sans ses décorations, ses guirlandes, ses sapins, ses lumières. Dans les foyers chrétiens, la crèche permet de contempler ce beau et grand mystère que l’Église célèbre depuis 2000 ans : la naissance dans la pauvreté et l’anonymat du Roi des rois, du Dieu de l’Univers.

Cependant, certains pourraient se demander : est-il vraiment possible aujourd’hui d’être joyeux ? Est-t-il même décent d’être joyeux lorsque se font entendre ici ou là les cris et les pleurs de ceux qui traversent une épreuve, lorsque la solitude enferme la personne dans son monde intérieur, ou encore lorsque la pauvreté, la maladie ou la proximité de la mort deviennent oppressantes ?

La foi nous permet de répondre positivement à la question : non seulement il est possible d’être joyeux, mais c’est ce que Dieu veut pour nous et ce qu’Il vient nous donner.

La joie chrétienne n’est pas le fruit de l’égoïsme, de celui qui se retranche dans sa bulle de plaisirs ; elle n’est pas non plus celle de la personne immature, portée par la superficialité de l’instant. La joie qui nous habite est une joie qui vient de Dieu. Le Pape François a publié deux documents importants depuis le début de son Pontificat : «La joie de l’Évangile » et « La joie de l’amour ». Une mission importante que les chrétiens ont à assumer consiste précisément à diffuser cette joie autour d’eux : la joie de l’évangile, la joie de l’amour de Dieu et du prochain. Cette joie n’est pas spontanée : elle se travaille, elle s’apprend. C’est ce magnifique effort qu’essaient d’accompagner et de soutenir les activités de la prélature de l’Opus Dei, en France et dans le monde, en tentant de réveiller en chaque être la conscience de sa vie spirituelle, de sa dignité d’enfant de Dieu, de son appel à la sainteté dans la vie ordinaire et dans le travail quotidien. Car c’est de cette harmonie spirituelle que naissent la paix et la joie.

Permettez-moi de citer saint Josémaria, notre fondateur. Voici ce qu’il disait lors d’une prédication, il y a quelques dizaines d’années : En nous voyant égaux à eux en toute chose, les autres se sentiront invités à nous demander : “ Comment s'explique votre joie ? D'où tirez-vous des forces pour vaincre égoïsme et commodité ? Qui vous apprend cette compréhension, cette bonne entente pleine de franchise, cet esprit de service et ce don de vous-même aux autres ? C'est alors le moment de leur découvrir le secret divin de l'expérience chrétienne, de leur parler de Dieu, du Christ, du Saint-Esprit, de Marie. C'est le moment d'essayer de transmettre, à travers notre pauvre langage, la folie de l'amour de Dieu que la grâce a répandue dans nos cœurs(Quand le Christ passe, 148).

La naissance du Seigneur sur terre est une source de véritable joie. C’est ce que dit l’Ange Gabriel à Notre Dame (Réjouis-toi, Marie…). C’est aussi ce que dit l’Ange du Seigneur aux bergers des alentours de Bethléem :« Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple »(Lc 2,10).

Que le Prince de la Paix nous accorde en ce Noël une joie profonde, la joie qui vient de Dieu et qui doit naître dans le cœur des hommes. Rappelons-nous l’étymologie du mot « évangile » qui signifie « bonne nouvelle ». J’ai donc moi aussi une bonne nouvelle à vous annoncer : Un Enfant nous est né, un fils nous a été donné (Is 9,5)… Joyeux Noël ! Heureuse et Sainte année 2018 !